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Le Génie et le Vieillard des Pyramides

Anonyme
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TRÉSOR DES SCIENCES OCCULTES
INTRODUCTION (3/5)

      Jusqu'à ce moment, je n'avais fait aucune réflexion sur tout ce qui m'était arrivé et sur les suites de cet événement ; je me trouvais en sûreté dans ce souterrain. Je n'avais aucune inquiétude relativement à mon hôte ; mais enfin il faudrait bien finir par le quitter après ma guérison, et rejoindre mon vaisseau. Ces idées m'occupaient lorsque je vis rentrer le vieillard ; il me fit comprendre que plusieurs corps d'Arabes et de Mamelouks parcouraient la plaine, qu'il les avait aperçus sans en étre vu, parce que sa retraite était impénétrable à tous les regards : qu'il aurait soin de moi, qu'il me regardait comme son fils, et que je pouvais me livrer à la plus grande sécurité. Je lui témoignai toute ma reconnaissance, il en parut satisfait et comme j'avais l'air mécontent de ne pouvoir m'exprimer que par signes, il m'apporta un livre, en m'indiquant qu'avec son secours nous pourrions nous communiquer mutuellement nos pensées. La carrière que j'avais suivie depuis mon enfance m'avait familiarisé avec la méditation ; j'aimais l'étude et je fus bientôt en état de me faire entendre de mon généreux vieillard : il mettait d'ailleurs une telle complaisance dans les leçons qu'il me donnait, qu'avec moins de bonne volonté, un autre eût fait des progrès. Je passe sous silence tout ce qui est relatif à ma nouvelle éducation. Mon entière guérison et ma convalescence furent plus longues que je ne l'aurais cru ; mon hôte sortait de temps en temps pour savoir ce qui se passait : il était dans une ignorance absolue des événements de la terre. Enfin, un jour il fut plus longtemps qu'à l'ordinaire et à son retour il m'apprit que mon vaisseau était parti, que je ne pouvais espérer de quitter l'Egypte dans ce moment sans exposer mes jours, que je resterais avec lui, qu'il me ferait oublier par sa tendresse et son amitié mon espèce de captivité, que mon sort ne serait pas aussi cruel que je pouvais le penser. Qu'il m'apprendrait des choses qui m'étonneraient, tout en m'instruisant, et que je n'aurais rien à désirer du coté de la fortune. Je commençais à entendre la langue turque, il me dit de me lever, je lui obéis, il me prit par la main, me conduisit au bout de la chambre. Il ouvrit une porte opposée à celle par laquelle on entrait, et prenant une lampe sur la table, nous entrâmes dans un souterrain où je vis plusieurs coffres rangés ; il les ouvrit, ils étaient pleins d'or et de pierreries de toutes espèces. Vous voyez, mon fils, qu'avec cela on ne craint pas la pauvreté. Tout vous appartient. J'approche de la fin de ma carrière, et je serai heureux de vous en laisser la possession. Ces trésors ne sont point le fruit de l'avarice et d'un sordide intérêt, je les dois à la connaissance des sciences occultes qui me sont familières, et à la faveur que m'a accordé le Grand-Etre de pénétrer les secrets de la nature. Je puis encore commander à des Etres qui peuplent la terre et les airs, et qui ne sont pas visibles pour le commun des hommes. Je vous aime, mon cher fils, j'ai reconnu en vous de la candeur, de la franchise, l'amour de la vérité et de l'aptitude pour les sciences, et avant peu je veux que vous sachiez ce qui m'a coûté plus de quatre vingts ans de recherches, de méditations et d'expérience.

      La science des mages, le langage des hiéroglyphes sont perdus par la chute des hommes : seul j'en suis dépositaire. Je vous ferai ces précieuses confidences, et nous lirons ensemble ces caractères tracés sur les pyramides, qui ont fait le désespoir de tous les savants, et devant lesquels ils ont pâli depuis plusieurs siècles.

      L'espèce de ton prophétique avec lequel il me parlait m'en imposa, et j'éprouvai le désir le plus vif de connaître ce qu'il m'annonçait, et je le lui dis dans la langue turque que je comprenais bien, et que je parlais de manière à me faire entendre.

      Vos vœux seront remplis, me dit mon père adoptif ; élevant ensuite une de ses mains vers la voûte du souterrain, il ajouta d'un ton solennel : Adorez, mon fils, adorez le très bon et le très grand Dieu des sages, et ne vous énorgueillissez jamais de ce qu'il vous a fait rencontrer un des enfants de la sagesse, pour vous associer à leur compagnie, et pour vous faire participer aux merveilles de sa toute-puissance.

      Après avoir achevé cette espèce d'invocation, il me dit, en me regardant : tels sont les principes dont vous devez être pénétré ; tâchez de vous rendre digne de recevoir la lumière ; l'heure de votre régénération est arrivée : il ne tiendra qu'à vous d'être une nouvelle créature.

      Priez ardemment celui qui seul a la puissance de créer des cœurs nouveaux, de vous en donner un qui soit capable des grandes choses que j'ai à vous apprendre, et de m'inspirer de ne vous rien taire des mystères de la nature. Priez, espérez. Je loue la sagesse éternelle de ce qu'elle a mis dans mon âme la volonté de vous découvrir ses vérités ineffables : que vous serez heureux, mon fils ! si elle a la bonté de mettre dans votre âme les dispositions que ces hauts mystères demandent de vous. Vous allez apprendre à commander à toute la nature ; Dieu seul sera votre maître, et les sages seuls seront vos égaux. Les suprêmes intelligences se feront gloire d'obéir à vos désirs ; les démons n'oseront se trouver où vous serez ; votre voix les fera trembler dans le puits de l'abîme, et tous les peuples invisibles qui habitent les quatre éléments, s'estimeront heureux d'être les ministres de vos plaisirs. Je vous adore, ô grand Dieu ! d'avoir couronné l'homme de tant de gloire, et de l'avoir établi souverain monarque de tous les ouvrages de vos mains.

      Sentez-vous, mon fils, sentez-vous cette ambition héroïque qui est le caractère certain des enfants de la sagesse ? Osez-vous désirer de ne servir que Dieu seul, et de dominer sur tout ce qui n'est point Dieu ? Avez-vous compris ce que c'est qu'être homme, et ne vous répugnerait-il pas d'être esclave, puisque vous êtes né pour être souverain ? et si vous avez ces nobles pensées, comme les signes que je découvre sur votre figure ne me permettent pas d'en douter, considérez mûrement si vous aurez le courage et la force de renoncer à toutes les choses qui peuvent être un obstacle à vous faire parvenir à l'élévation pour laquelle vous êtes né.

      Il s'arrêta là, et me regarda fixement comme attendant ma réponse, ou comme cherchant à lire dans mon cœur.

      Je lui demandai à quoi faut-il renoncer ? A tout ce qui est mal, pour ne s'occuper que de ce qui est bien ; à ce penchant que nous apportons presque tous en naissant, et qui nous porte au vice plutôt qu'à la vertu ; à ces passions qui nous rendent esclaves de nos sens et qui nous empêchent de nous livrer à l'étude, d'en goûter les douceurs et d'en cueillir les fruits. Vous voyez, mon cher fils, que le sacrifice que j'exige de vous n'a rien de pénible et n'est pas au-dessus de vos forces, au contraire, il vous fera approcher de la perfection, autant qu'il est possible à l'homme d'y atteindre acceptez-vous ce que je vous propose ?




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